Ce jeudi 4 mars, notre membre et ami Richard Olivier a laissé sa caméra à son fidèle chien Caillou. C’est un regard de documentariste incisif et exigeant qui s’est refermé à tout jamais.
Cet inlassable arpenteur de l’âme belgo-belge a fait les grandes heures de « Strip Tease » en télévision et nous a aussi laissé des films plus personnels où sa caméra n’hésitait pas à traîner là où les autres n’allaient pas. Des banlieues mal famées : « Marchienne de vie »; « Un été à Droixhe » aux rives intimes de l’âme : « Marvin Gaye transit Ostende »;« Esther forever ».
Richard était une personnalité haute en réflexions, en polémiques et forte en gueule qui a souvent secoué nos conseils d’administration durant de nombreuses années. Emporté par un coup de sang contre des mesures absurdes de notre paysage audio-visuel, il claquait souvent la porte.
Mais l’amitié et l’amour du cinéma finissait toujours par l’emporter et Richard (avec Caillou) revenait au CA suivant avec la force et l’envie de nous retrouver pour faire bouger les choses.
De la bagarre, de la contradiction naissait toujours une idée. C’est en 2007, lors d’un de ces CA ARRF électriques où nous avions évoqué la mémoire de Benoît Lamy que Richard a lancé l’idée de son projet pharaonique : BIG MEMORY. Il ne voulait pas partir sans laisser une lettre d’amour au cinéma belge. Une réalisation de 170 portraits de 13 minutes chacun qui sondait la création de nos cinéastes en herbe, en devenir ou consacrés. Tous et toutes sur la même focale.
Un projet que l’ARRF a soutenu à bout de bras auprès de la Fédération et de la RTBF, certains s’en souviendront bien. Selon Richard, BIG MEMORY ne devait jamais s’arrêter afin d’offrir aux générations à venir une mémoire des créateurs d’images de notre pays.
Adieu l’ami Richard, on t’aimait bien tu sais et salue bien les copains du cinéma que tu retrouveras là-haut.
André BUYTAERS