Les femmes ne sont pas une minorité dans le monde, pourtant notre cinéma nous dit le contraire. Il est temps de questionner les représentations, la répartition du pouvoir et de réfléchir à une distribution équitable des financements.
Depuis de nombreuses années, les écoles de cinéma forment plus de réalisatrices que de réalisateurs. Pourtant, au sein de la profession, le nombre de réalisatrices de fiction reste inférieur. Les femmes n’ont que très difficilement accès à des projets ambitieux et disparaissent pratiquement des radars à partir du 3e long-métrage. D’après une récente enquête, quand on interroge les spectateur.rice.s sur leur connaissance des réalisateur.rice.s belges francophones, aucun nom de femme n’est cité.
L’ARRF travaille en étroite collaboration avec le collectif féministe et intersectionnel Elles Font des Films pour tenter d’enrayer ce phénomène systémique. Nous avons soumis en juin 2020 au cabinet de la Ministre Bénédicte Linard (Culture) une liste de recommandations qui brassent la problématique dans son ensemble : invisibilisation des films de réalisatrices dans les écoles de cinéma et manque de réalisatrices de fiction dans le corps professoral, manque de formations pour les instances décisionnaires, sexisme latent, absence de parité dans les comités de sélection et dans les jurys de certains festivals, absence d’un véritable congé de maternité/paternité pour nos métiers, etc.
En 2020 et 2021, l’ARRF et EFDF ont élaboré et défendu une mesure d’incitant financier qui vise à promouvoir la parité dans les équipes techniques et artistiques tant sur les tournages qu’en post-production et à permettre aux professionnelles de l’audiovisuel d’avoir accès à des postes cadres, notamment la réalisation, jusqu’ici majoritairement exercés par des hommes.
Notre objectif suivant est l’instauration de cadres de travail safe et de référents ou de cellules d’écoute qui offriront un soutien psychologique et/ou juridique aux victimes de discrimination et de harcèlement dans nos métiers.
